AUTEUR : Eugène MOHE

Doctorant en Sciences de Gestion

Contact : egenmoe@yahoo.fr

RESUME

L’enseignement supérieur au Cameroun a connu une expansion significative depuis les années 2000. Le nombre d’étudiants est passé d’environ 100 000 en 2000 à près de 500 000 en 2020 (MINESUP, 2021). En dépit de cette croissance rapide un rapport de l’Institut National de la Statistique (INS) indique que le taux de chômage des jeunes diplômés au Cameroun est estimé à 36% (INS, 2021). Ce décalage entre les compétences acquises et celles requises par le marché souligne la nécessité d’adopter des méthodes pédagogiques plus actives telle que la pédagogie par projet, qui favorise l’apprentissage par la pratique et le travail collaboratif mais surtout, mettre en œuvre les moyens financiers adéquats. En effet, un manque de ressources peut limiter la portée des projets, empêcher l’acquisition de certaines compétences et entraver la réalisation d’expériences significatives. Selon une étude menée par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), l’accès au financement est un facteur crucial pour la mise en œuvre efficace de la pédagogie de projet (PNUD, 2020). On constate très souvent que les étudiants issus de milieux défavorisés ou n’ayant pas accès à des sources de financement peuvent être désavantagés par rapport à ceux qui bénéficient de ressources financières dans la réalisation et l’implémentation des projets. Plusieurs recherches ont montré qu’une approche pédagogique centrée sur le projet (l’action, l’apprentissage et l’expérience), est souvent considérée comme un outil puissant pour améliorer l’employabilité des étudiants. (Dewey ,1938 ; Kansou et Nguefack, 2015 ; Trowler, 2002 ; Fouda et Lobe, 2022). A l’évidence, l’apprentissage est plus efficace lorsqu’il est lié à des expériences réelles et pertinentes pour les étudiants. Ainsi, la pédagogie de projet peut contribuer à améliorer la qualité de l’enseignement supérieur en Afrique, en favorisant l’engagement des étudiants et en développant des compétences pratiques (Kansou et Nguefack, 2015). Leur étude met en avant des exemples de mise en œuvre réussie dans plusieurs pays africains, y compris le Cameroun. Cependant, l’impact réel de la pédagogie centrée sur le projet peut être modérée par les moyens de financement. Par exemple, Njiwa et Djeukam (2021), explorent le lien entre le financement et l’efficacité de la pédagogie par projet. Ils montrent que la disponibilité des ressources financières permet la mise en œuvre des projets innovants, ce qui améliore les résultats d’apprentissage des étudiants et leur employabilité. Cette étude poursuit deux objectifs majeurs. Tout d’abord, elle envisage mesurer l’impact de la pédagogie par projet sur l’employabilité des étudiants du supérieur. Ensuite, elle met l’accent sur le rôle modérateur du financement sur la relation postulée. Elle s’appuie sur une méthodologie quantitative, l’échantillon sera composé des diplômés de l’enseignement supérieur technologique au Cameroun et les données seront analysées au moyen des tests de régression.

MOTS CLES

Pédagogie par projet, employabilité, financement.