THEME : La Formation professionnelle : une sociologie de l’action publique au Cameroun

Retour

AUTEUR : Anselme Engelbert MVILONGO YOGO

PHD en Sciences Politiques

Contact : anselmeyogo2@gmail.com

RESUME

La formation professionnelle au Cameroun s’est inscrite dans les politiques de développement des années 1980. Celles-ci illustrent un changement de paradigmes. C’est le passage de la théorie Keynésienne au modèle néolibéral. Il s’agit donc de la crise des théories économiques du développement. Ce bouleversement des archétypes est piloté par la Banque Mondiale (BM) et le Fonds Monétaire International (FMI), lesquels ont imposé des nouvelles orientations de réformes dans les pays en voie développement. En Afrique, et particulièrement au Cameroun qui est une organisation segmentaire, une rupture épistémologique s’est produite, c’est-à-dire la transition du référentiel paternaliste au référentiel libéral. C’est donc dans ce contexte international, qualifié de mondialisation néolibérale, greffé à la crise économique de la fin des années 1980 que l’idée de formation professionnelle va germer, nonobstant le fait qu’elle a été évoquée au milieu des années 1970. On assiste à la crise de l’emploi et au chômage. Dès 1989, un ensemble d’institutions internationales et nationales militent pour la formation professionnelle et traduisent la dualité adéquation formation-emploi, synonyme d’employabilité, lesquelles sont l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO), et le Fonds National de l’Emploi (FNE). Les années 2000 marquent une supposition des référentiels de l’emploi à travers le discours de l’Organisation Internationale du travail (l’OIT) qui exige une justice sociale dans les politiques de l’emploi afin d’éviter les crises sociopolitiques. Il se pose donc le problème de l’altération du modèle adéquationniste. Au Cameroun, pendant que l’Observatoire National de l’Emploi et de la Formation Professionnelle (ONEFOP) et le Ministère de l'Emploi et de la Formation Professionnelle (MINEFOP) militent pour l’orientation professionnelle, un ensemble de recrutements spéciaux s’opèrent depuis 2011 dans l’administration publique, et falsifie la théorie adéquationniste. L’objectif de cette contribution scientifique est de s’interroger sur les motivations et la manière de percevoir la formation professionnelle au Cameroun. Elle se construit sur le niveau institutionnel et l’encrage théorique de la relation formation emploi (L’axe 1). Le cadre théorique est double. Il se fonde sur le modèle voyageur traduisant l’importation d’une politique publique, et sur le néo institutionnalisme sociologique illustrant les explications culturelles et cognitives. Une analyse documentaire et de la littérature grise sur le processus de la formation professionnelle est faite afin de matérialiser celle-ci comme une construction normative de l’action publique au Cameroun.

MOTS CLES

formation professionnelle, sociologie de l’action publique, modèle libéral, organisation segmentaire.