AUTEUR : Russel Ponty ZAMBO

Université de Douala

Contact : rpzambo3@gmail.com

RESUME

En matière de mise en relation de la théorie et de la pratique, force est de constater que les recherches offrent plusieurs pistes pour favoriser le développement de la compétence à articuler des savoirs de manière autonome, mais celles-ci ne sont pas nécessairement bien connues, consultées ou considérées par les apprenants. Par ailleurs, les savoirs formalisés issus de la formation ou des enseignements en milieu scolaire constituent tout aussi un vaste champ sur le socle duquel la logique intégrative visant à établir des ponts entre pratiques et formalisation des savoirs pratiques est de mise. Toutefois, un regard sur les rapports des stagiaires avec la documentation contenant les informations indicatives quant à l’articulation des savoirs ainsi que celui de leurs rapports avec les savoirs formalisés de la formation, fait constater des distances sociales à la fois vécues, posées, subies, tenues, voulues et agies. En d’autres termes, les deux pôles de savoirs de référence ou négociables aux sources de l’articulation, en l’occurrence le savoir d’orientation issu de la recherche et le savoir formalisé issu de la formation ou des enseignements sont très peu mis en avant dans l’atteinte de l’articulation théorie-pratique à l’aune des stages en milieu de pratique, laissant ainsi poindre les apories de l’articulation des savoirs. Cela se traduit par le fait que : a) des rapports des stagiaires avec la documentation contenant les informations indicatives quant à l’articulation des savoirs, on note une absence d’engagement pour un gain des cibles d’apprentissage du stage en entreprise. C’est ainsi qu’on pourrait parler de l’indigence d’une démarche autodidacte/apprenante de consultation de la documentation contenant les informations importantes à retenir quant à la compétence à articuler des savoirs entre eux ; b) des rapports des apprenants-stagiaires avec les savoirs formalisés enseignés en milieu de formation, on note une absence des gestes de réflexivité quant à l’articulation théorie-pratique. C’est ainsi qu’on pourrait parler de l’indigence des mesures visant à faire les transferts d’apprentissages nécessaires à l’atteinte l’articulation des savoirs de manière autonome. À partir de la référence à la théorie du non recours, notre recherche, fondée une méthodologie basée sur les entrevues semi-dirigées, débouche sur des résultats qui soulignent six formes de distances descriptives du rapport des apprenants face aux différents savoirs de référence à articuler aux situations pratiques sur le terrain de la formation professionnelle. D’une part, on retrouve des distances manifestes avec les savoirs d’orientation issus de la recherche. Au compte de celles-ci se trouvent : la distance informationnelle, la distance épistémique et la distance normative. D’autre part, on retrouve des distances réelles avec les savoirs de formation issus des enseignements. Au compte de celles-ci se trouvent : la distance éducative, la distance situationnelle et la distance évaluative.

MOTS CLES

apprenants, articulation des savoirs, distances sociales, non-recours, stage.