Mot du Chef de Département

De quoi se mêlent les sciences de l’éducation lorsqu’on parle d’adéquation formation emploi ? Cette question pourrait sembler légitime si l’on s’en tient à une perspective stricto sensu des sciences de l’éducation, laquelle consiste à n’examiner que les scènes d’apprentissage ou encore les dimensions psychologiques et sociales de l’échec scolaire. Il se trouve pourtant que l’école, comme la plupart des institutions sociales (L’Église, la famille, les organisations politiques, etc.), n’échappe pas à l’emprise du marché puisque la qualité d’un parcours de formation se mesure aujourd’hui à sa capacité à faciliter l’insertion professionnelle des diplômés.

Au Cameroun, la plupart des changements opérés dans le champ de l’éducation institutionnelle ces dernières années (approche par compétence, système LMD, numérisation de la formation, valorisation des acquis de l’expérience, etc.) participent en réalité à une transformation néolibérale de l’école. Face aux turbulences induites par le marché au sein de l’école, les sciences de l’éducation camerounaises se renouvellent lentement mais surement en intégrant à leur portefeuille de compétences le phénomène de l’insertion professionnelle en général et celui de la relation formation emploi en particulier.

En se posant la question de savoir ce que deviennent les apprenants après leur formation, les sciences de l’éducation camerounaises, comme leurs équivalents occidentales plusieurs décennies plus tôt, rejoignent l’économie et la sociologie du travail dans un champ de recherche international extrêmement dynamique.

Au regard de la masse critique de publications qui lui sont consacrées dans les revues qui leur sont dédiées (formation emploi, travail emploi), ou dans celles qui leur sont affiliées (sciences de l’éducation générales de sociologie et d’économie). En plus de répondre à une exigence de l’école, les sciences de l’éducation au Cameroun permettent ainsi à bras le corps l’adéquation formation emploi, ce qui peut comprendre ce qui se joue dans la botte qui relie l’Université de Douala, débouchera sur des échanges productifs et des publications qui enrichiront la littérature scientifique.